Le patient doit être prévenu des risques et effets secondaires possibles de l'opération:
Effets secondaires
- Halos et éblouissements nocturnes
Les halos lumineux nocturnes sont très fréquents après l'opération et consistent en la perception la nuit d'un cercle lumineux autour d'une source lumineuse (typiquement autour des phares de voiture la nuit).
Ces phénomènes ne sont que très rarement gênants et sont expliqués par la dilatation de la pupille la nuit provoquant un passage de la lumière dans la zone cornéenne non traitée par le laser à travers cette dilatation pupillaire.
Ces halos lumineux diminuent en général au bout d'un an, et sont malgré tout gênant chez certains patients dans 1% des cas.
Le facteur de risque principal est une grande pupille de base en pré opératoire.

Perception possible d'une source lumineuse dans l'obscurité après chirurgie réfractive
La sécheresse oculaire est systématiquement aggravée après toute chirurgie réfractive et représente le principal motif d'insatisfaction des patients.
En effet, le laser provoque une section des nerfs cornéens, induisant une diminution de la fabrication des larmes.
La sécheresse oculaire post opératoire est très fréquente mais invalidante dans 2 à 3% des cas. Cette sécheresse peut affecter la qualité de vie et favoriser un retour de la myopie. Le patient est informé qu'il devra mettre des larmes artificielles tous les jours après l'opération pendant plusieurs mois.
Il est donc indispensable de dépister toute sécheresse oculaire avant et la traiter au maximum avant de proposer une chirurgie. Tant qu'une sécheresse oculaire n'est pas contrôlée, toute chirurgie doit être contre-indiquée.
- Survenue de la presbytie à l'âge de 44 ans
Le patient doit être prévenu qu'il deviendra presbyte après l'âge de 44 ans, comme tous les êtres humains. Cela signifie que sa correction pour voir de loin ne sera plus la même que pour voir de près. En pratique, il devra donc à nouveau reporter des lunettes, mais uniquement pour lire de près.
A l'heure actuelle, il n'est pas prévu de réopérer de presbytie les patients opérés de myopie plus jeunes.
Le chirurgien doit également expliquer en consultation que dans certains rares cas, une correction résiduelle est possible après une opération (soit par sous correction ou au contraire par sur correction). Si le patient est gêné, le chirurgien doit envisager une retouche gratuite au laser. Si cette retouche n'est pas possible, une correction additionnelle par lunettes d'appoint ou même lentilles peut également être proposée, mais elle reste tout à fait exceptionnelle.
Risques
La chirurgie réfractive n'échappe à la règle qu'il n'existe pas de chirurgie sans risque. Néanmoins, les risques sont exceptionnels. Ils peuvent en théorie aboutir à une baisse de vision irréversible.
Comme dans toute opération, une infection du site opératoire est possible, mais en chirurgie réfractive, elle est rarissime (0,01 à 0,03% des cas).
Elle se manifeste par une forte douleur et une baisse brutale de vision en général durant la 1ère semaine de l'opération.
Il ne faut pas hésiter à contacter en urgence votre chirurgien en cas de doute car en cas d'infection, la précocité de la prise en charge et du traitement est le facteur pronostic principal.
- Ectasie post chirurgie réfractive
Il s'agit d'une complication très rare (0,04 à 0,6% des cas), consistant en une déformation de la cornée par bombement et amincissement provoquant une baisse de vision irréversible.
Cette complication survient 15 mois après l'opération en moyenne.
Le facteur de risque principal est le frottement des yeux de manière forte et répétée. Il est donc impératif de prévenir le patient de ne pas se frotter les yeux à vie après une opération.
Le traitement consiste à arrêter le frottement oculaire, de mettre des lentilles rigides et de surveiller la stabilité de la déformation.